Le contrat TerraRade
TerraRade est un outil qui a pour objectif de restaurer la qualité de l’eau et la biodiversité de la rade de Brest et de ses bassins versants Aulne et Elorn. Il doit se matérialiser par la contractualisation entre les différents partenaires (porteurs d’action et partenaires financiers) impliqués dans la démarche pour une programmation pluri-annuelle.
Il s’intéresse à l’ensemble des sources de pollution qui altèrent la qualité de l’eau et des écosystèmes. Une programmation ambitieuse propose donc une grande diversité d’actions afin d’agir de front auprès des multiples pressions contre l’écosystème. Elles portent en effet à la fois sur le petit cycle de l’eau (le cycle domestique) et le grand cycle de l’eau (le cycle naturel) : adapter l’aménagement du territoire, agir sur les installations en lien avec l’assainissement ou les différentes activités économiques, adapter les pratiques et les usages, préserver et restaurer des écosystèmes, etc.
Les leviers sont ainsi nombreux pour agir concrètement !
Les instances du contrat
La rade de Brest et ses bassins versants Aulne et Elorn
Le milieu physique de la terre à la mer
1 rade de 181 km²
3 départements
10 communautés de communes
1 bassin versant de 2 650 km²
128 communes
360 000 habitants
La rade de Brest est l’exutoire unique d’un vaste réseau hydrographique (près de 2 000 km de cours d’eau) développé sur un territoire de 2 650 km2. Ce territoire forme le bassin versant de la rade. Il inclut les bassins versants de l’Aulne (délimité au sud par les
Montagnes Noires) et de l’Elorn (délimité au nord par les Monts d’Arrée).
En rade, deux chenaux sous-marins prolongent les exutoires de l’Aulne et de l’Elorn. Ils se rejoignent à l’ouest au niveau du Goulet qui permet la connexion avec la mer d’Iroise.
Les caractéristiques hydrologiques et les trajectoires des masses d’eau divisent ainsi la rade en 3 secteurs principaux :
-
- le nord influencé par l’Elorn,
-
- le sud influencé par l’Aulne
- le secteur central qui est une zone intermédiaire de mélange intense, sous influence
directe des masses d’eau de la mer d’Iroise et des apports des secteurs nord et sud.
Le saviez-vous ?
Les conditions hydrodynamiques et la diversité géologique permettent la création d’habitats très différents dont certains sont d’un intérêt particulièrement important.
La diversité des habitats le long du continuum terre-mer
Côté « terre » / bassin versant
Le bassin versant de la rade de Brest se caractérise par une grande diversité de milieux : les forêts, les tourbières, le maillage bocager ou encore les landes. La préservation et la restauration de ces différents éléments est essentielle car ils agissent entre autres à limiter les ruissellements et favoriser la filtration de l’eau qui arrive dans le milieu marin.
À l’interface terre-mer
Le milieu littoral, lui, est constitué de zones humides littorales : les vasières et les marais. Situés principalement en fond de baie ou le long des estuaires, ils jouent également un rôle dans l’épuration de l’eau. Sur l’estran, les champs de blocs représentent un refuge pour de nombreuses espèces sous-marines qui contribuent à la diversité la rade de Brest.
Côté « mer » / rade
Le milieu sous-marin de la rade de Brest est particulièrement riche avec plus de 2000 espèces marines, d’algues et d’invertébrés recensés, mais également des espèces de
poissons, des mammifères marins et d’oiseaux. Certains milieux à l’image des vasières jouent un rôle important dans l’alimentation de nombreuses espèces et contribuent à la purification de l’eau. Par ailleurs, les herbiers de zostères, les bancs de maërl et les
récifs d’huîtres plates sont des habitats emblématiques de la rade de Brest qu’il est indispensable de préserver.
Le saviez-vous ?
Les conditions hydrodynamiques et la diversité géologique permettent la création d’habitats très différents dont certains sont d’un intérêt particulièrement important.
0
%
des espèces bretonnes
sont présentes en rade de Brest
La rade et son bassin versant : des espaces vécus
Le bassin versant de la rade de Brest représente un véritable bassin de vie où se côtoient différentes activités économiques. Les activités passées (parfois révolues) et actuelles ont joué et continuent de jouer un rôle sur la qualité de l’eau et les écosystèmes (destruction et fragmentation d’habitats, pollutions diverses, changements climatiques, etc.)
Usages et pression au fil de l’eau
Usages dégradant de la qualité de l’eau
Plusieurs usages participent à la dégradation de la qualité de l’eau :
-
- les usages domestiques : rejet des stations d’épuration des eaux usées domestiques, rejets des réseaux de collecte des eaux domestiques et l’assainissement non-collectif.
-
- les usages professionnels : les industries, l’agriculture et l’élevage, les serres et les piscicultures.
- les usages récréatifs : le carénage et le stationnement des navires, le carénage de plaisance, réparation navale des navires de commerce et le transport maritime depuis et vers la rade de Brest.
Usages dépendant d’une bonne qualité de l’eau
Plusieurs activités sont tributaires de la qualité de l’eau :
- pêche embarquée
- ostréiculture et mytiliculture
- pêche à pied récréative
- plongée sous-marine
- activités nautiques
- pompages d’eau de mer
La diversité des pressions anthropiques (exercées par les activités humaines) affecte les milieux. La dégradation de ces milieux affecte en retour les usages et activités humaines qui dépendent d’une bonne qualité de l’eau.
Pour construire un avenir durable, il est plus qu’urgent d’agir.
De la terre à la mer (et de la terre à la rade),
tout est connecté.
La notion de continuum terre-mer est une notion centrale de ce contrat. Il faut retenir que les pressions exercées sur le bassin versant auront inéluctablement des répercussions sur la rade.
Le contrat TerraRade
Un contrat de rade pour la reconquête de l’eau et de la biodiversité
En 2018, le préfet du Finistère saisissait les présidents des Commissions Locales de l’Eau
(CLE) de l’Aulne et de l’Élorn au sujet de la qualité préoccupante de l’eau et de ses
répercussions sur les différentes activités économiques en rade de Brest.
En effet, les manifestations d’un déséquilibre des écosystèmes y sont de plus en plus
récurrentes et impactantes pour les usages tributaires de la qualité de l’eau ainsi que pour la richesse de la biodiversité alors fragilisée. Les proliférations d’algues vertes sur vasière induisant des phénomènes d’hypoxie et les proliférations de phytoplanctons toxiques impactant les activités d’élevage marin et de pêche en sont notamment des exemples.
Cette alerte a mené les différents acteurs locaux à s’organiser dans le but de préserver le
site exceptionnel que représente la rade de Brest, la richesse de sa biodiversité et de ses
habitats ainsi que les usages et activités économiques qu’elle abrite. L’élaboration d’un
contrat de baie est alors engagée.
La qualité de l’eau : une thématique historiquement centrale
La qualité de l’eau est une thématique historiquement centrale à l’échelle de la région
Bretagne comme en témoigne la succession des 3 programmes régionaux Bretagne Eau
Pure (BEP) entre 1992 et 2006. Dans ce contexte, des actions ont pu être menées partout
dans la région et, notamment, sur les territoires de l’Élorn et de l’Aulne dans l’optique d’agir
sur les pollutions domestiques et agricoles et ainsi d’améliorer la qualité microbiologique des
eaux littorales et la qualité de l’eau potable.
En parallèle, à une échelle plus locale, les acteurs du territoire se sont organisés pour agir
pour la reconquête de la qualité de l’eau. En effet, sous l’égide de la Communauté Urbaine
de Brest (CUB), un premier contrat de baie a été lancé en 1992, suite au constat d’une
qualité de l’eau déjà préoccupante dans la rade. Après une phase de diagnostic et
d’expérimentation, un programme d’action articulé autour de 4 volets (restauration, protection- préservation, gestion intégrée et communication), a notamment permis des avancées
significatives en matière d’assainissement.
Les actions développées en partenariat avec la Marine nationale ont aussi permis des
avancées en matière de réduction de pollution aux tributylétains (TBT). Ce premier contrat a
aussi vu le développement du réseau RADE (Réseau d’Acquisition et de Données sur l’Eau
et l’environnement) comptant le déploiement d’une vingtaine de points de contrôle sur le
bassin versant, d’une cinquantaine sur le littoral et d’une dizaine en rade. Enfin, il est
possible de citer la création en 1994 de l’association de l’Écloserie du Tinduff qui permet aujourd’hui encore, par la production de naissains de Coquilles Saint-Jacques, de soutenir la pêche professionnelle en rade de Brest.
Cette démarche a également mené à l’émergence des deux Schéma d’Aménagement et de
Gestion des Eaux (SAGE) de l’Élorn et de l’Aulne sur le territoire. Le SAGE est un outil de
planification qui permet à l’échelle d’un bassin hydrographique d’orienter les décisions prises
par les acteurs d’un territoire. Ils sont respectivement portés par le Syndicat de bassin de
l’Elorn, et l’EPAGA (Etablissement Public d’Aménagement et de gestion des eaux de l’Aulne).
1992 – 2006 : 1er contrat de rade porté par la Communauté Urbaine de Brest
En savoir plus →
2024 : Elaboration d’un second contrat de rade (TerraRade) porté par BM, le SBE et l’EPAGA
En savoir plus →
En savoir plus sur l’outil contrat de baie
Basé sur une démarche volontaire et participative, le contrat de baie apporte un soutien
opérationnel aux acteurs œuvrant pour l’amélioration de la qualité de l’eau.
Accéder aux contrats de baie en cours →
Un contrat en 3 phases
1
diagnostic
2
Concertation/Élaboration
3
Programme d’action
4 Enjeux identifiés
La durabilité des usages :
- conchyliculture, pêche
- baignade, nautisme, tourisme
- agriculture, industrie, activités portuaires et militaires
La qualité des eaux des sources à la mer :
- qualité microbiologique
- qualité physico-chimique
La richesse de la biodiversité :
- espèces emblématiques (coquille Saint-Jacques, huîtres plates, etc.).
- habitats marins (maërl, herbiers, etc.)
L’affirmation de la communauté Terre-Mer
4 Défis à relever !
Adapter l’aménagement du territoire, les installations et les pratiques afin de réduire les transferts affectant les écosystèmes et leurs usages.
Restaurer et préserver la biodiversité et les ressources marines qui en dépendent.
Mettre en oeuvre, à l’échelle du périmètre hydrographique de la rade, une gouvernance locale pertinente, renforçant la communauté Terre-Mer
Approfondir et partager la connaissance sur le fonctionnement du socio-écosystème rade/bassin-versant et ses évolutions.
Les instances du contrat
Le projet TerraRade est porté par 3 structures. Elles composent la cellule d’animation chargée de coordonner et de piloter l’élaboration du contrat. La gouvernance du contrat TerraRade s’articule autour de 3 instances principales qui permettent une représentativité du territoire concerné.
Le comité de pilotage
Il est en charge de l’élaboration, de l’approbation et du suivi du contrat. Sa composition est représentative du tissu politique, économique et social du territoire.
Le comité scientifique
Il joue un rôle consultatif auprès du comité de baie. Il éclaire la décision politique et contribue à la bonne compréhension des phénomènes à l’oeuvre dans la rade et ses bassins versants.
Le comité stratégique
Il définit la stratégie proposée au comité de baie et assure la coordination entre les partenaires pour le financement des actions. Il est composé d’élus de collectivité et de dirigeants des établissements public de l’État représentant les principaux partenaires financiers du contrat.
La cellule d’animation
Composée « d’agents » des 3 structures porteuses
Ils sont engagés dans TerraRade
Inscrivez-vous à notre bulletin d’information
Pour être tenu informé des avancées du projet et en apprendre davantage sur la qualité de l’eau et des écosystèmes de la rade de Brest et de ses bassins versants, abonnez-vous à notre bulletin d’information.